Comparaison des positions sur l’Enlèvement

1. Introduction

Dans l’eschatologie évangélique, peu de questions sont plus débattues que le moment de l’Enlèvement par rapport à la Tribulation. Toutes les positions orthodoxes affirment que Christ viendra chercher les siens (l’Enlèvement) et qu’Il reviendra en gloire pour juger et régner (le Second Avènement). Le désaccord porte sur le moment où l’Enlèvement se produira par rapport à la soixante-dixième semaine de Daniel (Dn 9.24–27) et au déversement de la colère divine décrit en Apocalypse 6–19.

Cet article compare les cinq grandes positions sur le moment de l’Enlèvement :

• Prétribulationniste
• Midtribulationniste
• Posttribulationniste
• Enlèvement partiel
• Pré-colère (pre‑wrath)

Après les avoir mises côte à côte, nous verrons pourquoi l’Enlèvement prétribulationniste correspond le mieux à l’ensemble des données bibliques.

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2. Vue d’ensemble des cinq grandes positions sur l’Enlèvement

2.1 Enlèvement prétribulationniste

Définition. Christ enlèvera Son Église avant le début de la Tribulation de sept ans (soixante-dixième semaine de Daniel) (1 Th 4.13–18 ; Ap 3.10).

Séquence de base.

1. Enlèvement de l’Église (transformation des croyants vivants et résurrection des morts de la dispensation de l’Église).
2. Tribulation de sept ans (colère divine ; purification d’Israël ; jugement mondial).
3. Second Avènement en gloire avec les saints glorifiés.
4. Règne millénaire (Millénium).

Caractéristiques clés.

• L’Enlèvement et le Second Avènement sont deux phases d’une même seconde venue, séparées d’au moins sept ans.
• L’Église est exemptée de l’heure de l’épreuve (Ap 3.10) et de “la colère à venir” (1 Th 1.10 ; 5.9).
• Le Jour du Seigneur commence avec la Tribulation ; l’Enlèvement est imminent et sans signes préalables.

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2.2 Enlèvement midtribulationniste

Définition. L’Enlèvement aura lieu au milieu de la Tribulation de sept ans (après 3 ans et demi), juste avant le début de la “grande tribulation” (les derniers 3 ans et demi).

Séquence de base.

1. Première moitié de la soixante-dixième semaine — “commencement des douleurs” (Mt 24.8), compris comme la colère humaine.
2. Enlèvement au milieu, souvent associé à la septième trompette (Ap 11.15) et/ou à la résurrection des deux témoins (Ap 11.11–12).
3. Dernière moitié — “grande tribulation” (Mt 24.21), comprise comme la colère divine.
4. Second Avènement à la fin.

Caractéristiques clés.

• L’Église traverse la première moitié de la Tribulation mais est enlevée avant la période de colère divine à son plein déploiement.
• Identifie la “dernière trompette” de 1 Co 15.52 avec la 7ᵉ trompette de Ap 11.15.
• Négation ou révision profonde de la doctrine de l’imminence (venue sans signes, à n’importe quel moment).

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2.3 Enlèvement posttribulationniste

Définition. L’Enlèvement et le Second Avènement constituent un seul événement complexe à la fin de la Tribulation. L’Église traverse toute la Tribulation et est enlevée alors que Christ descend, puis revient immédiatement avec Lui sur la terre.

Séquence de base.

1. L’Église reste présente sur la terre durant toute la Tribulation.
2. Au Second Avènement, les croyants sont enlevés à la rencontre de Christ “dans les airs” (1 Th 4.17) et redescendent immédiatement avec Lui sur la terre.
3. Jugement des nations, résurrection des saints et établissement du règne millénaire.

Caractéristiques clés.

• L’Enlèvement et le Second Avènement ne sont pas séparés dans le temps ; ils sont deux aspects d’une seule venue.
• La Tribulation est à la fois la colère de Satan et celle de Dieu ; Dieu préserve Son peuple au travers de la colère, et non de l’heure de celle-ci.
• Tendance à minimiser ou redéfinir l’imminence (Christ ne peut pas venir avant les signes de la Tribulation et la révélation de l’Antichrist).

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2.4 Position de l’Enlèvement partiel

Définition. Seuls les croyants vigilants et fidèles seront enlevés lors d’un Enlèvement initial, prétribulationniste ; les croyants charnels ou non préparés seront laissés pour subir une partie, voire la totalité, de la Tribulation, et seront enlevés lors de phases ultérieures.

Séquence de base.

1. Premier Enlèvement des croyants “vainqueurs” avant la Tribulation.
2. Enlèvements supplémentaires d’autres croyants à différents moments au cours de la Tribulation, à mesure qu’ils deviennent spirituellement prêts.
3. Certains ne seraient enlevés qu’à la fin ; certaines variantes excluent les croyants infidèles des bénédictions millénaires.

Caractéristiques clés.

• L’Enlèvement est considéré comme une récompense, et non comme un privilège gracieux accordé à tous ceux qui sont “en Christ”.
• Forte insistance sur les passages appelant à la vigilance (par ex. Mt 24.40–51 ; 25.1–13 ; Lc 21.36), interprétés comme des conditions pour participer à l’Enlèvement.
• Division du corps de Christ en deux catégories : saints enlevés et saints laissés derrière.

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2.5 Position pré‑colère (Pre‑Wrath Rapture)

Définition. L’Église traversera le “commencement des douleurs” et la grande tribulation, mais sera enlevée peu avant le déversement final de la colère eschatologique de Dieu, situé dans le dernier quart de la soixante-dixième semaine.

Séquence de base.

1. Première moitié (3 ans et demi) : “commencement des douleurs” (Mt 24.8) — colère de l’homme et de Satan.
2. Milieu : abomination de la désolation ; persécution d’Israël par l’Antichrist.
3. Grande tribulation (mais pas encore la colère de Dieu), associée aux sceaux 1–6 (Ap 6).
4. Enlèvement après le 6ᵉ sceau (Ap 6.12–17), avant que le Jour du Seigneur ne commence avec le 7ᵉ sceau et les trompettes.
5. Jour du Seigneur (environ dernier quart de la semaine + 30–45 jours ; cf. Dn 12.11–12) : colère divine par les trompettes et les coupes.
6. Second Avènement en gloire et instauration du royaume.

Caractéristiques clés.

• Distinction marquée entre la colère de Satan/de l’Antichrist et la colère de Dieu.
• Le Jour du Seigneur commencerait tard dans la Tribulation.
• L’Enlèvement n’est pas réellement sans signes ; il est lié à des jalons précis dans la soixante-dixième semaine (notamment l’ouverture du 6ᵉ sceau).

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3. Cadre comparatif

Le tableau suivant résume les principaux contours de chaque position.

3.1 Tableau comparatif

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4. Évaluation des positions

4.1 Enlèvement prétribulationniste

Forces.

1. En accord avec l’imminence. De nombreux textes exhortent les croyants à vivre dans l’attente constante du retour de Christ (1 Co 1.7 ; Ph 3.20 ; 4.5 ; 1 Th 1.10 ; Tt 2.13 ; Jc 5.7–9 ; Ap 22.20). Dans le cadre prétribulationniste, aucun événement prophétique n’a besoin de se produire avant l’Enlèvement ; les croyants peuvent réellement dire : “Jésus peut revenir aujourd’hui.”

2. Explique l’absence de l’Église en Apocalypse 6–18. L’Église (ekklesia) apparaît dix-neuf fois en Apocalypse 1–3 et une fois en 22.16, mais jamais dans la section détaillant la Tribulation. Pourtant, des “saints” rachetés sont présents (par ex. Ap 7.14), mieux compris comme des saints de la Tribulation, et non comme des croyants de la dispensation de l’Église.

3. Prend Ap 3.10 au sens direct. Christ promet de garder les fidèles “hors de l’heure de l’épreuve qui va venir sur le monde entier” :

   "

   “Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, moi aussi je te garderai hors de l’heure de l’épreuve qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.”
   — Apocalypse 3.10 (LSG)

   L’expression tēreō ek (“garder hors de”) indique normalement une exemption de l’entrée dans la période de temps, et non une préservation à l’intérieur. La promesse concerne non seulement le fait d’être gardé de l’épreuve, mais de l’heure — de toute l’époque — de cette mise à l’épreuve mondiale.

4. Maintient l’exemption de l’Église vis-à-vis de la colère. Les croyants “attendent des cieux son Fils… Jésus, qui nous délivre de la colère à venir” (1 Th 1.10). “Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’obtention du salut” (1 Th 5.9). Puisque les sceaux, les trompettes et les coupes procèdent tous de l’autorité de l’Agneau (Ap 6.1 ; 8.1–2), l’ensemble de la Tribulation représente la colère de Dieu, non seulement sa phase finale (cf. Ap 6.16–17).

5. Préserve l’unité du corps de Christ. Tous ceux qui sont “en Christ” sont enlevés et transformés ensemble (1 Co 15.51–52 ; 1 Th 4.16–17). Il n’y a aucun fondement pour des classes distinctes à l’intérieur du corps (cf. 1 Co 12.12–13).

6. Laisse le temps nécessaire dans le ciel pour le tribunal de Christ et les noces de l’Agneau. Entre l’Enlèvement et le Second Avènement, les saints de l’Église apparaissent au ciel jugés et récompensés (1 Co 3.10–15 ; 2 Co 5.10) et préparés comme l’Épouse (Ap 19.7–8). Un intervalle prétribulationniste rend compte naturellement de ces événements ; un Enlèvement posttribulationniste “aller‑retour” les comprimerait de manière irréaliste en un instant.

7. Explique la présence d’une population mortelle entrant dans le Millénium. Dans le schéma prétribulationniste, beaucoup se convertissent pendant la Tribulation et survivent pour entrer dans le royaume avec un corps naturel (És 65.20–23 ; Za 14.16–19). Dans le schéma posttribulationniste, tous les croyants sont glorifiés lors de l’Enlèvement/Second Avènement, ne laissant aucun saint en corps mortel pour repeupler la terre.

8. S’accorde avec la logique de 2 Thessaloniciens 2. “L’homme du péché” ne peut être révélé tant que le restricteur n’est pas ôté (2 Th 2.6–7) ; Paul rassure l’Église qu’elle n’est pas dans le Jour du Seigneur parce que ces événements (l’apostasie et la révélation de l’homme impie) ne se sont pas encore produits. Le restricteur est le mieux compris comme le ministère particulier de restriction du Saint‑Esprit à travers l’Église ; son retrait s’accorde naturellement avec un Enlèvement prétribulationniste.

Faiblesses (souvent alléguées).

• Les critiques affirment qu’il n’existe pas un “verset‑preuve” unique l’énonçant explicitement.
• Parfois accusée d’être une position “fuite” (escapiste) ou de formulation historique tardive.

Sur le plan doctrinal, ce ne sont pas de véritables réfutations bibliques substantielles ; beaucoup de doctrines centrales (par ex. la Trinité) résultent d’une synthèse systématique plutôt que d’un seul verset isolé.

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4.2 Enlèvement midtribulationniste

Arguments principaux.

• La “dernière trompette” (1 Co 15.52) est identifiée à la 7ᵉ trompette (Ap 11.15).
• Les deux témoins (Ap 11.3–12) sont considérés comme représentatifs de l’Église, dont l’ascension symboliserait un Enlèvement midtribulationniste.
• Colère retardée. La colère de Dieu ne commencerait qu’avec les derniers sceaux ou les trompettes (par ex. 6ᵉ ou 7ᵉ), de sorte que l’Église peut demeurer sur terre durant la première moitié.

Difficultés majeures.

1. L’identification des trompettes est exégétiquement faible. La 7ᵉ trompette introduit de nouveaux jugements et est sonnée par un ange (Ap 11.15) ; la “dernière trompette” appelle l’Église à la bénédiction et est qualifiée de “trompette de Dieu” (1 Th 4.16 ; 1 Co 15.52). Il n’existe aucun lien textuel clair ; “dernière” peut signifier dernière d’une série pour l’Église, et non dernière trompette de toute l’eschatologie.

2. La colère commence plus tôt. En Ap 6.16–17, les habitants de la terre reconnaissent déjà que “le grand jour de sa colère est venu” au moment du 6ᵉ sceau. Les jugements quadruples d’épée, de famine, de peste et de bêtes sauvages (Ap 6.8) correspondent aux descriptions vétérotestamentaires de la colère d’alliance de Dieu (par ex. Éz 14.21).

3. L’imminence est tout de même sapée. Si l’Enlèvement doit avoir lieu au milieu de la semaine, des événements prophétiques majeurs (alliance avec Israël, premiers sceaux, etc.) doivent le précéder. L’Église ne peut plus attendre Christ “à tout moment”.

4. Aucun texte explicite d’Enlèvement au milieu de la semaine. Aucun des textes décrivant les événements du milieu de la semaine (Dn 9.27 ; Mt 24.15 ; Ap 11–13) ne mentionne la translation de l’Église.

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4.3 Enlèvement posttribulationniste

Arguments principaux.

• Met l’accent sur l’unité du peuple de Dieu et sur une seule venue culminante.
• S’appuie sur Mt 24.29–31 ; 1 Th 4.16–17 ; 2 Th 2.1–4 ; Ap 20.4–6 pour enseigner un seul événement de résurrection/Enlèvement après la Tribulation.
• Interprète apantēsis (“aller à la rencontre” — 1 Th 4.17) comme un terme diplomatique où une délégation va à la rencontre d’un dignitaire et l’escorte immédiatement de retour.

Difficultés majeures.

1. L’imminence est annulée. De nombreux signes doivent se produire avant le retour de Christ (révélation de l’Antichrist, abomination de la désolation, jugements mondiaux). L’Enlèvement ne pourrait être “proche” ni pour l’Église primitive, ni pour aucune génération antérieure à la dernière.

2. Le scénario “monter‑descendre” met les textes à rude épreuve. Rien dans 1 Th 4 n’indique explicitement un retour immédiat sur la terre. Jean 14.1–3 promet que Christ prendra les disciples dans la maison du Père, et non qu’Il les rencontrera dans les airs pour redescendre aussitôt.

3. Aucun temps pour les événements célestes. Il est difficile de placer le tribunal de Christ et les noces de l’Agneau (Ap 19.7–10) si l’Église est enlevée au Second Avènement et revient immédiatement.

4. Problème de population pour le Millénium. Comme mentionné, dans l’option posttribulationniste, tous les croyants sont glorifiés au retour du Seigneur ; pourtant, l’Ancien et le Nouveau Testaments décrivent des croyants mortels entrant et vivant dans l’ère millénaire.

5. Le jugement des brebis et des boucs devient redondant. Si tous les croyants viennent juste d’être enlevés et glorifiés, la séparation des brebis et des boucs (Mt 25.31–46) aurait été largement réalisée auparavant.

6. Apocalypse 19 ne mentionne pas l’Enlèvement. Le récit le plus détaillé du Second Avènement (Ap 19.11–21) ne mentionne aucun Enlèvement concomitant des saints.

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4.4 Position de l’Enlèvement partiel

Difficultés majeures.

1. Contraire à la justification par grâce. Elle conditionne la participation à l’Enlèvement aux œuvres et à la vigilance, transformant un aspect fondamental de notre espérance de salut en récompense au mérite.

2. Contredit directement 1 Co 15.51 et 1 Th 4.16–17. Paul déclare : “nous serons tous changés” et que tous ceux qui sont “en Christ” (“les morts en Christ” et “nous les vivants”) seront enlevés ensemble. Aucune subdivision du corps n’est envisagée.

3. Divise le corps et l’Épouse de Christ. L’Écriture présente un seul corps et une seule Épouse ; laisser une partie de l’Église sur la terre tandis que l’autre est glorifiée fracture cette unité (Ép 4.4 ; 5.25–27 ; Col 3.15).

4. Mauvaise application des textes sur la vigilance. Des passages comme Mt 24–25 ; Lc 21.36 ; Hé 9.28 visent soit Israël dans la Tribulation, soit appellent tous les croyants à la préparation, mais ne font jamais de l’Enlèvement un privilège conditionnel réservé à une élite spirituelle.

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4.5 Position pré‑colère (Pre‑Wrath Rapture)

Arguments principaux.

• Souligne la vérité biblique selon laquelle les croyants sont exempts de la colère (1 Th 1.10 ; 5.9).
• Considère les sceaux 1–6 comme la colère de l’homme et de Satan ; la colère de Dieu ne commencerait qu’avec le 7ᵉ sceau (Ap 8.1) et les trompettes.

Difficultés majeures.

1. Division artificielle de la soixante-dixième semaine en trois parties. L’Écriture divise constamment la semaine en deux moitiés (Dn 9.27 ; 7.25 ; 12.7 ; Ap 11.2–3 ; 12.6, 14 ; 13.5). La création de compartiments distincts et non superposés — “commencement des douleurs”, “grande tribulation” et “Jour du Seigneur” — ajoute au texte plutôt que de le tirer du texte.

2. Le Jour du Seigneur est plus large. Les prophètes de l’Ancien Testament présentent souvent le Jour du Seigneur comme englobant à la fois les jugements de la Tribulation et le royaume qui suit (par ex. Joël 2–3 ; Za 14). Limiter strictement ce Jour au dernier quart de la semaine est exégétiquement fragile.

3. Les douleurs de l’enfantement commencent tôt. Les “douleurs” (odin) mentionnées par Jésus en Mt 24.8 correspondent aux premiers sceaux ; Paul utilise le même terme pour le début du Jour du Seigneur (1 Th 5.3). Cela suggère que la colère divine est à l’œuvre dès le commencement de la semaine.

4. Encore une fois, l’imminence est compromise. Si l’Enlèvement doit attendre des sceaux précis et des signes cosmiques, les croyants ne peuvent pas être décrits comme attendant Christ à tout moment.

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5. Pourquoi la position prétribulationniste correspond le mieux à l’Écriture

En synthétisant les données comparatives, plusieurs lignes d’arguments convergent en faveur de l’Enlèvement prétribulationniste :

1. Elle préserve de manière unique la doctrine néotestamentaire de l’imminence. Seule la position prétribulationniste permet à l’Église de chaque génération d’obéir au commandement “d’attendre des cieux son Fils” (1 Th 1.10) dans le sens où aucun événement intermédiaire n’est requis.

2. Elle respecte la promesse faite à l’Église d’être exemptée de la période de la colère divine. L’Église n’est pas seulement promise une protection contre le dommage pendant les jugements de Dieu, mais contre la période elle‑même (Ap 3.10). Cela est le mieux accompli si l’Enlèvement retire l’Église avant le début de la Tribulation.

3. Elle explique la structure de l’Apocalypse. La présence du mot “Église” dans les chapitres 1–3 et son absence frappante dans les chapitres 4–18, combinées à l’apparition des vingt‑quatre anciens dans le ciel, s’accordent naturellement avec un Enlèvement prétribulationniste suivi d’une scène céleste.

4. Elle harmonise les textes sur l’Enlèvement et sur le Second Avènement sans les forcer à n’en faire qu’un seul événement. Les nombreuses différences entre 1 Th 4 / 1 Co 15 et Mt 24 / Ap 19 s’expliquent le mieux par deux phases liées mais distinctes du retour de Christ.

5. Elle permet de placer dans le bon ordre les événements prophétiques nécessaires. Le tribunal de Christ, les noces de l’Agneau, l’ascension et la révélation de l’Antichrist, la conversion et la préservation d’Israël, ainsi que la présence de saints en corps mortel dans le royaume, s’intègrent de manière cohérente dans un cadre prétribulationniste.

6. Elle s’accorde avec la nature et la vocation de l’Église. L’Église est un mystère distinct d’Israël (Ép 3.3–6), formée entre la Pentecôte et l’Enlèvement par le baptême du Saint‑Esprit (1 Co 12.13). La soixante-dixième semaine, en revanche, est clairement centrée sur Israël (Dn 9.24 ; Jr 30.7).

7. Elle donne tout son poids à la bienheureuse espérance. L’Enlèvement, comme “bienheureuse espérance” de l’Église (Tt 2.13), n’est véritablement réconfortant que s’il précède les horreurs sans précédent de la Tribulation, et non s’il les suit.

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6. Conclusion

Les cinq positions sur l’Enlèvement naissent d’efforts pour prendre au sérieux le témoignage biblique concernant le retour de Christ, la Tribulation et le peuple de Dieu. Chacune contient des éléments de vérité ; toutes affirment le retour corporel de Christ et le triomphe final du royaume de Dieu.

Cependant, lorsque le moment de l’Enlèvement est examiné à la lumière de l’ensemble de l’Écriture — en tenant compte de l’imminence, de la colère divine, de la nature de l’Église, de la structure de l’Apocalypse, de la séquence des événements de la fin et de l’unité du corps de Christ — la position prétribulationniste offre la synthèse la plus cohérente et la plus solidement fondée sur le texte biblique.

Elle seule :

• Préserve une véritable attente du retour de Christ à tout moment.
• Prend au sérieux la promesse faite à l’Église d’être gardée de l’heure de l’épreuve mondiale.
• Rend compte de l’absence de l’Église durant les jugements de la Tribulation en Apocalypse.
• Maintient la distinction entre l’Église et Israël tout en affirmant la fidélité de Dieu envers les deux.

Pour ces raisons, l’Enlèvement prétribulationniste doit être considéré comme la meilleure explication biblique du moment où l’Église sera enlevée à la rencontre du Seigneur dans les airs (1 Th 4.17), tandis que nous continuons à prier avec l’Église primitive :

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“Seigneur, viens !” — 1 Corinthiens 16.22

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